dimanche 5 novembre 2023


 La moufle. Il en existe une bonne cinquantaine de versions et toutes ont ceci en commun : le message.

Moi, je n'aime pas cette histoire. Au départ.

Elle est toute simple : c'est l'hiver, il y a un abri. Un animal s'y réfugie. Puis un autre, puis un autre. A la fin, il y a trop de monde, l'abri est détruit.

Le message est simple : il faut savoir dire non.

Bon message.

Le sous-texte, le second message est plus aride : si on accueille tout le monde, on se met en danger. On ne peut pas faire de la place à tous.

Ca me dérange. Petits relents, petites nauséabonderies...

Et si, pour une fois, l'union faisait la force ? Et si, pour une fois, la solidarité était récompensée ? Et si, finalement, on cherchait des solutions, au lieu de se replier frileusement ?

Je suis assez fière d'avoir transformé cette histoire. Et puis, pour une fois, on voit les personnages interagir, à l'intérieur. Il se passe quelque chose entre eux. Une chaleur. Pas seulement physique.

Les illustrations sont vraiment douces et rigolotes et il y a un vrai plus : on peut écouter l'histoire, juste avec un QR code...

Et j'ai casé des prouts. Ca m'a bien fait plaisir.

lundi 25 septembre 2023

Jour de pipi, jour de honte !!!!


 La hooooonte !

Un de mes premiers souvenirs est un souvenir de honte. La maîtresse avait apporté une guitare et elle a  demandé " Qui veut essayer ?"

Moi, j'avais envie d'aller aux toilettes. J'ai levé la main.

- Oui ? Christine, tu veux jouer de la musique ?"

- Je peux aller faire pipi ?

Rire amusé :

- Ah ! C'est ça, ta musique ? 



La honte est un sentiment si fort, une émotion si violente ! Ca méritait bien un livre...Un livre rigolo, pour éloigner les chagrins des petits (qui ne sont pas des petits chagrins).


jeudi 1 juin 2023

Contortionniste

 Le saviez-vous ? Je fais le grand écart ! 




A mon âge ! C'est pas beau ?

Hier, j'étais en Ehpad, atelier d'écriture avec des "pensionnaires". Aujourd'hui, en maternelle.

Grand écart, quoi !

Et vous savez quoi ? Il n'y a guère de différences. Ce sont les mêmes choses qui se dessinent, les mêmes humanités qui émergent, les mêmes thèmes. Le vocabulaire est  différent mais les mots, les émotions finissent par se rejoindre. 

Jouez, vous allez perdre !

- Mon papa m'emmenait sur ses épaules, à son travail. Si j'étais sage, je pouvais faire un trait avec son crayon bleu. A ma mère, il disait "c'est le gamin qui a fait le trait".

-  Quand je suis triste, je voudrais qu'on me prenne dans les bras.

- Moi, je suis folle des arbres. Grimper aux arbres, toujours. Avec les garçons. Faire le cochon pendu, la tête en bas, voir le haut de l'arbre et rester comme ça.

- L'école, je m'applique, je trace, c'est pas beau mais je sais écrire. Je suis fier.

- On a froid aux mains, ça brûle, c'est pas normal, les mains dans l'eau glacée, rouges, ça ne devrait pas brûler. Maman qui me dit "c'est pas grave, donne tes mimines, je te réchauffe".

- Les pique-nique en famille, c'est ça le plus joyeux. Juste de la mayonnaise, du pain, du jambon et une grande couverture pour faire la sieste après. J'adore dormir dehors, l'ombre qui fait le bruit du coucou.

- Il m'a volé ma casquette et quand je l'ai dit à la maîtresse, elle a dit que ce n'était pas grave. Sauf que pour moi, si, c'est grave.

- La montre de mon papa. C'est ça, le plus beau cadeau. Après il est mort, mais pas sa montre.

Grand écart. 

Petit ps : on parle de l'horreur de certains Ehpad. Mais, aussi, et il faut le dire, certains sont vraiment doux, tendres, humains. Ceux qui ont à coeur d'inviter des auteurs acrobates (et autres saltimbanques) ?






jeudi 11 mai 2023

Ce qui se dit, ce qui s'entend...

 Les ateliers d'écriture, avec les enfants, j'adore. Comme on dirait dans Forest Gump, on ne sait jamais sur quoi on peut tomber.

Aujourd'hui, j'ai pu rencontrer celle que, dans mon coeur, j'appellerai Mercredi. Le thème de l'atelier ? "Nina rencontre un extraterrestre".

Mes questions :

- Et où se rencontrent ils ?

Mercredi, 8 ans, sémillante, un pinson :

- Au cimetière !

Un peu plus tard, moi :

- Et que se disent-ils ?

Mercredi, avenante et primesautière : 

- Ils se disent : " Toi, tu vas mourir !"

Dix minutes après,

Moi : Et qu'est-ce que ça pourrait être, cet objet ?

Mercredi, tout sourires :

- Un truc qui crève le ventre...

Je crois que Mercredi pense pas mal à la mort, en ce moment. Ca m'a rappelé une certaine petite Christine au même âge... Mercredi, tape m'en cinq !

L'après midi, je file à la maternelle. Accueil : 

- Ho ! T'es mieux que la dernière fois !

- Regarde, je mets mon nez sur la vitre : ça fait de la colle ! Touche !

On écrit un album. Le thème est "Soirée pyjama".

Moi : Vous croyez qu'ils vont faire des bêtises, les enfants ?

Les petiots ;  

- OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !

Moi, alors, quoi, comme bêtises ?

Aaron, un adorable cheveu sur la langue et de grands yeux candides :

- Ils boivent des verres d'alcool.

Mya, emportée par l'enthousiasme

- du PICON- BIEEEEERE ! (je vous rappelle qu'on est en Lorraine)

Tous les autres :

- Ouiiiii ! Ou d'la KRO !








La maîtresse, regard complice et magnanime, genre "Tu ne savais pas dans quoi tu t'engageais, naïve autrice que tu es !"

Moi :  On avait dit "des petites bêtises"...

Aaron :

- Ben, ils boivent des petits verres d'alcool alors !

N'empêche, on a écrit des belles, chouettes, vivantes, portantes, émouvantes histoires. Comme disait un de mes collègues prof : "On est pas bien payés mais on perd pas son temps "!

                                   Les titres auxquels vous avez échappé : - Une autrice en prison - la Christine embastillée (ne cherchez p...