Je voulais depuis longtemps écrire un livre sur la somatisation.
Encore maintenant, lorsque j'entre dans une piscine municipale, j'ai mal au ventre. Ma soeur aussi.
Nos
parents, animés des meilleures intentions, nous avaient inscrites à un
cours de natation. Et on avait peur. Tous. Tout
le groupe. Pourtant, il était super gentil, le maître-nageur ! Il ne
nous forçait à rien, il était valorisant et tout et tout... Je me
souviens de ce mal de ventre, du passage obligé dans les toilettes au
sol humide de la piscine et de mon interrogation : L'odeur de la piscine
donnait envie de faire caca ou quoi ? En fait, on nous avait raconté qu'à un moment, il nous jetait dans le grand bain...
Je me suis d'ailleurs resservie de cette peur, peur des choses qu'on imagine horribles pour "jour de piscine".
Plus tard, le dimanche soir, au moment de prendre le train pour retourner à l'internat, la même douleur.
Et
puis, en costume de maman, j'en ai massé, des petits bidous, réchauffé,
des estomacs crispés, infusé, de la camomille. Alors, je voulais écrire
une histoire qui dirait que quand les mots sortent, ça va déjà mieux...
Eh
ben mes aïeux ! J'aurais mieux fait d'aller à la pêche le jour où j'ai
eu cette idée ! Entre le gnangnan et les gros sabots, le trop léger et
le "sortez-vos mouchoirs", la marge de manoeuvre a été, pour moi,
toute toute petite !
J'ai du en pondre, je ne sais pas... 10 versions !
Tiens, j'étais pas loin de l'ulcère, m'sieurs -dames !