Ben vlà dis donc : j'ai tout dit dans le titre. Bon, ben je me tais alors.. |
Ah ah ah, les jeunes, on fait plus les malins hein ? (on peut noter que mon fils a réussi à se cacher au dernier moment, tout à gauche. Ses amis, moins avertis des pratiques familiales n'ont pas pu esquiver) |
mercredi 22 décembre 2010
Où l'on voit l'auteure se moquer des copains de son fils qui font la moule devant SA télé en mangeant des Kinder et participer aux championnats du monde de la lettre la plus grande...
vendredi 3 décembre 2010
Ha bah ça me fait des guilis tout partout !
Un article dans "Le monde "... Sur un livre qui me tient tout spécialement à coeur...
Un petit soleil dans le neige...
L'Enterrement
de Christine Naumann-Villemin, illustrations d'Elsa Oriol
Pas facile de parler de la mort. De raconter un enterrement. Pourtant, au travers des souvenirs égrenés au fil de la route qui mène jusqu'à l'église, Christine Naumann-Villemin réussit à faire revivre cette merveilleuse mamie appelée Mémère. Et de raconter ses cheveux si longs qu'ils semblaient ne jamais avoir été coupés ; ses légendaires frites poêlées à la sauce tomate trop cuite et son fameux thé à la cannelle ; sa patience hors du commun et ses yeux qui, malgré les bêtises faites, trahissaient son inconditionnel amour. La tristesse et la tendresse sont ici pleinement rendues grâce aux illustrations d'Elsa Oriol.
Kaléidoscope, 36 p., 14 €. Dès 6 ans.
Un petit soleil dans le neige...
L'Enterrement
de Christine Naumann-Villemin, illustrations d'Elsa Oriol
Pas facile de parler de la mort. De raconter un enterrement. Pourtant, au travers des souvenirs égrenés au fil de la route qui mène jusqu'à l'église, Christine Naumann-Villemin réussit à faire revivre cette merveilleuse mamie appelée Mémère. Et de raconter ses cheveux si longs qu'ils semblaient ne jamais avoir été coupés ; ses légendaires frites poêlées à la sauce tomate trop cuite et son fameux thé à la cannelle ; sa patience hors du commun et ses yeux qui, malgré les bêtises faites, trahissaient son inconditionnel amour. La tristesse et la tendresse sont ici pleinement rendues grâce aux illustrations d'Elsa Oriol.
Kaléidoscope, 36 p., 14 €. Dès 6 ans.
lundi 29 novembre 2010
Tans une poule à neiche...
Colmar, salon de littérature jeunesse Et vieillesse. Le train a du retard : la neige a tout bloqué. L'Alsace, si proche, si exotique. J'ai frrrrrrroid : c'est la journée de la jupe et, par solidarité féminine, je me gèle les fesses... Ca ne fait rien, c'est pile raccord avec le thème : les écrivains venus du froid.
Vendredi matin, journée d'animations. On m'avait dit : "départ 8h". Eh ben c'était pas 8h01 !
C'était chouette, comme dit Zazie dans le métro !
Ponchour Christinenaumannfillemin !
Mais il faut avouer que j'avais une rivale : la neiche !
Vendredi matin, journée d'animations. On m'avait dit : "départ 8h". Eh ben c'était pas 8h01 !
C'était chouette, comme dit Zazie dans le métro !
Ponchour Christinenaumannfillemin !
Mais il faut avouer que j'avais une rivale : la neiche !
"Oh ! Regardez ! Léa elle est tombée dans le bac !" |
Plus tard, le soir, grande émotion de bibliophile : moi, je dis bien MOI, la Christine, toute piote, eh ben j'ai TOUCHE la bible de Gutenberg ! Une histoire de fous : la bibliothécaire découvre qu'un vieux livre a un drôle de contrefort, sur la couverture... Elle décolle délicatement et là, elle a un soudain questionnement spasmique qui la plonge dans le vortex sidérant de la perplexité : " Guslprtrrrr (bruit de spasme) : on dirait la bible de Gutenberg". Voilà ti pas qu'elle l'envoie au grand spécialiste, qui habite au Texas (un ancien bourreau reconverti). J'vous le donne en mille : c'était bien ça ! Les sagouins du 16è ! Ils avaient recyclé leurs vieux papiers :
-Oh, ben tiens, on en fait quoi, du vieux bouquin là ?
- Je sais pas : on peut le mettre aux latrines ou s'en servir pour la couv' de notre prochain numéro de "Heaume magazine" !
La dame, elle était un peu tourneboulée, un peu comme si moi, j'avais trouvé des Loboutins en 35 chez Emmaüs...
-Oh, ben tiens, on en fait quoi, du vieux bouquin là ?
- Je sais pas : on peut le mettre aux latrines ou s'en servir pour la couv' de notre prochain numéro de "Heaume magazine" !
La dame, elle était un peu tourneboulée, un peu comme si moi, j'avais trouvé des Loboutins en 35 chez Emmaüs...
Et puis repas avec des gens super sympas, vin d'Alsace et, le lendemain, dédicaces. On revoit les petits de la veille, soudain intimidés, on papote, je me ruine en livres...
Nina, revue et corrigée |
Merci aux organisateurs : c'est du taff, mais ça vaut le coup !!!!!
mardi 16 novembre 2010
le grand voyage des petites pantoufles
L’an passé, j’ai participé à une aventure géniale : l’écriture d’un album pour enfant avec des mamans d’un quartier d’Epinal.
Epinal, c’est dans les Vosges (prononcer " leeeees VOOOOOsges). C’est loin, il fait froid mais il s’y passe plein de trucs, et pas que des faits divers (voir le génial Zinc-grenadine).
La passionnée animatrice de quartier, Emilie Crémel a lancé cette idée. Réunir des femmes, en situation précaire, seules avec leurs petits, à cent lieues du Grand Monde des Livres et les laisser s’embarquer…
Oh ! C’était pas une usine à gaz, juste quelques nanas réunies autour de gâteaux industriels, parlant de ce qu’elles aimeraient transmettre, dire, raconter, conserver, inventer. Elles ont bossé avec Ana Aranda Balcazar, illustratrice et avec moi, des séances nécessitant régularité, assiduité, persévérance...
Eh voilà ! Elles l’ont fait, leur bouquin ! Et je peux vous dire qu’il est superbe !
Hier : cérémonie pour sa sortie ! Il y avait du coiffeur et de la french manucure dans l’air, les petiots étaient sur leur 31. Elles ont dédicacé leur livre, levé leur verre, écouté les discours, raconté.
Maintenant, le livre doit vivre. Alors, elles vont aller dans les écoles, dans les crèches, à la PMI, à la médiathèque… En mission, quoi ! Dans l’univers doux et chaud des livres, leurs enfants sur les genoux, fiers de leur mère.
L’histoire ? Des petites pantoufles, seules et délaissées au fond d’un placard rêvent de sortir, de découvrir le Monde… Elles vont faire le tour du quartier et croiser des babouches, des santiags, des tongs… Elles vont faire de belles rencontres et d’autres, dangereuses. Et en rentrant à la maison, elles réaliseront qu’elles ont fait le tour du Monde…. Ou presque…
Ouais, c'était un voyage !
J’en ai acheté quelques exemplaires, pour les revendre, pour qu'elles voient du pays, ces petites pantoufles ! (7 euros, et je ne me fais pas de bénéf, juré). Si ça vous intéresse, c’est un joli cadeau…
work in progress :
Et le jour J !
Et quelques images du livre :
A noter que je ne sais pas du tout pourquoi deux images ont été traviolées mais comme je n'arrive pas à les redresser, je vais les laisser assumer leur penchitude...
lundi 15 novembre 2010
La bibliothèque du Père Noël
Milan édite un livre-objet, en forme de calendrier de l'Avent (mais version athée) : une vingtaine de tout petits livres, chacun dans une loge mignonnette... J'en ai écrit un.
http://www.editionsmilan.com/f2e09ed4/La-bibliotheque-du-Pere-Noel.htmle
http://www.editionsmilan.com/f2e09ed4/La-bibliotheque-du-Pere-Noel.htmle
jeudi 4 novembre 2010
Salon de Colmar
Je serai au salon du livre de Colmar. J'y dédicacerai "les cadeaux de tatie Zélie", un Kamishibaï, paru chez Callicéphale.
lundi 1 novembre 2010
Voilà ce que ça donne, d'être 'trop timide" !
Voici des loupiots qui ont travaillé, avec leur maîtresse, sur "trop timide"...
Ils n'ont plus ce problème, apparemment...
Ils n'ont plus ce problème, apparemment...
mardi 19 octobre 2010
Aller-retour
Lorsque j'ai écrit "L'enterrement", ma grand-mère venait de mourir.
Ce texte, c'est une invention,bien sûr, mais c'est un mix de mes deux mémères, de mes tantes, de mes cousins, de notre vie à tous...
L'écrire a été doux pour moi parce que, quelque part, elles sont là, encore là, dans un livre, ouvert, fermé, rangé au gré de la vie de mes petits lecteurs. C'était un soulagement, une consolation, un hommage, une preuve.
Et puis, il y a eu Chloé, toute petite lectrice, petite princesse qui s'est envolée, les lettres échangées. De belles choses.
J'écris pour faire du bien, c'est clair.
Hier, on m'a écrit dans ce but. Pour moi,juste pour moi. Un cadeau.
Ma tante qui avait 11 ans à ma naissance. Elle m'a écrit, un texte superbe, magnifique de simplicité. Elle avait 11 ans le jour où je suis née. Ce jour-là, elle passait de petite dernière à "tata", c'était important, je ne l'ai jamais su. Elle raconte, le réveil stupéfait dans une maison en pleine ébullition, les larmes d'émotion, de peur, l'agitation, sa journée de petite fille qui va à l'école mais qui ne parvient pas à se concentrer. Le bébé blond qui a fait d'elle une jeune fille...
J'écris pour faire du bien.
On m'en a fait, à moi,
C'est trop bon.
http://www.amazon.fr/Lenterrement-Christine-Naumann-Villemin/dp/2877676846
Ce texte, c'est une invention,bien sûr, mais c'est un mix de mes deux mémères, de mes tantes, de mes cousins, de notre vie à tous...
L'écrire a été doux pour moi parce que, quelque part, elles sont là, encore là, dans un livre, ouvert, fermé, rangé au gré de la vie de mes petits lecteurs. C'était un soulagement, une consolation, un hommage, une preuve.
Et puis, il y a eu Chloé, toute petite lectrice, petite princesse qui s'est envolée, les lettres échangées. De belles choses.
J'écris pour faire du bien, c'est clair.
Hier, on m'a écrit dans ce but. Pour moi,juste pour moi. Un cadeau.
Ma tante qui avait 11 ans à ma naissance. Elle m'a écrit, un texte superbe, magnifique de simplicité. Elle avait 11 ans le jour où je suis née. Ce jour-là, elle passait de petite dernière à "tata", c'était important, je ne l'ai jamais su. Elle raconte, le réveil stupéfait dans une maison en pleine ébullition, les larmes d'émotion, de peur, l'agitation, sa journée de petite fille qui va à l'école mais qui ne parvient pas à se concentrer. Le bébé blond qui a fait d'elle une jeune fille...
J'écris pour faire du bien.
On m'en a fait, à moi,
C'est trop bon.
http://www.amazon.fr/Lenterrement-Christine-Naumann-Villemin/dp/2877676846
mardi 12 octobre 2010
Le père Noël et moi, on a un peu le même boulot...
Comment ça, je manque de modestie ? Pas du tout ! Je suis officiellement LA PETITE SOURIS !
Les aventures de Léocadie Tagada m'ont définitivement intronisée ! Vous ne me croyez pas ?
Voyez vous même...
Alors ? Bon, ben c'est pas tout ça mais je déjeune avec saint Nicolas...
Les aventures de Léocadie Tagada m'ont définitivement intronisée ! Vous ne me croyez pas ?
Voyez vous même...
Alors ? Bon, ben c'est pas tout ça mais je déjeune avec saint Nicolas...
dimanche 19 septembre 2010
le "livre sur la place " de Nancy, bilan...
Un stère de livres ouverts, dédicacés et refermés.
Quatre cartouches d'encre violette Waterman.
Un feutre fluo rose, un feutre fluo bleu, un feutre doré, un feutre argenté.
Un début de tendinite au poignet.
Deux terrasses au soleil.
Des dizaines de bisous dont certains avec sucette collante.
Des rides d'expression supplémentaires.
Deux verres de vin.
Des confidences en vitesse.
Des retrouvailles d'amie d'internat (avec larmes versées).
6 libraires débordées et néanmoins adorables (merci, les filles !)
25 conversations passionnantes commencées et interrompues pour cause de principe de réalité.
Des découvertes de nouveaux bébés.
Une traversée bras-dessus bras-dessous avec un vieux pote.
Une échappée sous prétexte fallacieux avec étendage sur banc ensoleillé.
Une réflexion désagréable ( "Ah non, tu ne vas pas prendre ce livre, c'est pour les FILLES !")
Une faute d'orthographe rattrapée avec un pâté.
Des centaines de coeurs dessinés.
Un compliment pour Erik Lhomme, parce que c'était vrai, et pour voir ses yeux bleus s'éclairer.
Un petit garçon appelé "Ma belle".
Quelques absences, camouflées sous des automatismes.
Des macarons, des cafés, de l'eau,
Douze SMS laconiques ('t'es où ? " Viens", "ramène du pain").
127 anecdotes écoutées.
123 anecdotes racontées.
Un restau en cachette avec mon monsieur pendant que les enfants mangent des coquillettes-jambon à la maison..
Des livres achetés pour mes enfants (sans même une petite réduction !!!)
Des amis venus en amis.
Des pieds gelés.
Une envie de pipi contenue.
Quelques-uns de mes élèves égarés, avec parents et petits frères et ayant du mal à resituer leur prof hors contexte.
Deux jours de vie à côté, de vie en plein dedans.
Une gueule de crevée sur les coups de 18 h.
Une impression d'être vraiment gâtée...
Quatre cartouches d'encre violette Waterman.
Un feutre fluo rose, un feutre fluo bleu, un feutre doré, un feutre argenté.
Un début de tendinite au poignet.
Deux terrasses au soleil.
Des dizaines de bisous dont certains avec sucette collante.
Des rides d'expression supplémentaires.
Deux verres de vin.
Des confidences en vitesse.
Des retrouvailles d'amie d'internat (avec larmes versées).
6 libraires débordées et néanmoins adorables (merci, les filles !)
25 conversations passionnantes commencées et interrompues pour cause de principe de réalité.
Des découvertes de nouveaux bébés.
Une traversée bras-dessus bras-dessous avec un vieux pote.
Une échappée sous prétexte fallacieux avec étendage sur banc ensoleillé.
Une réflexion désagréable ( "Ah non, tu ne vas pas prendre ce livre, c'est pour les FILLES !")
Une faute d'orthographe rattrapée avec un pâté.
Des centaines de coeurs dessinés.
Un compliment pour Erik Lhomme, parce que c'était vrai, et pour voir ses yeux bleus s'éclairer.
Un petit garçon appelé "Ma belle".
Quelques absences, camouflées sous des automatismes.
Des macarons, des cafés, de l'eau,
Douze SMS laconiques ('t'es où ? " Viens", "ramène du pain").
127 anecdotes écoutées.
123 anecdotes racontées.
Un restau en cachette avec mon monsieur pendant que les enfants mangent des coquillettes-jambon à la maison..
Des livres achetés pour mes enfants (sans même une petite réduction !!!)
Des amis venus en amis.
Des pieds gelés.
Une envie de pipi contenue.
Quelques-uns de mes élèves égarés, avec parents et petits frères et ayant du mal à resituer leur prof hors contexte.
Deux jours de vie à côté, de vie en plein dedans.
Une gueule de crevée sur les coups de 18 h.
Une impression d'être vraiment gâtée...
jeudi 16 septembre 2010
lundi 6 septembre 2010
Questions/réponses
Il y a des questions qu’on me pose fréquemment. En voici quelques unes (avec les réponses, ce qui est un vrai plus !) :
-Comment tu as fait pour être publiée ?
- J’ai envoyé mes textes par la poste, bêtement, sans recommandation, sans nom particulier de contact. Essayez, ça marche ! Soyez patients surtout : ma première histoire a mis un an avant de trouver preneur !
- Combien de temps se passe entre l’acceptation d’un texte et sa publication ?
- C’est long, mon cher petit (oui, j’aime bien appeler les gens « mon cher petit", ou tout autre surnom idiot). Il faut que l’éditeur trouve un illustrateur, que celui-ci ait le temps de s’y mettre.. En gros, il faut compter entre 4 mois et 18 mois. Il ne faut pas être pressé : parfois, quand je reçois le livre, je ne me souviens plus très bien de l’histoire !
- Comment travailles-tu avec les illustrateurs ?
- Eh bien, ma cocotte, je ne choisis pas les illustrateurs de mes livres ! Sauf exception, c’est l’éditeur qui décide. Et c’est très bien comme ça : l’illustrateur doit mettre l’histoire en valeur, y apporter son point de vue, ne pas être une simple redondance du texte… c’est un métier ! Et ce n’est pas parce qu’on adore un illustrateur qu’il sera le plus indiqué pour cette histoire-là ! Alors, concrètement, mon texte est chez l’éditeur, qui cherche dans son « vivier » qui va être mon co-parent pour ce bébé. Et puis, ensuite, c’est comme la tarte : t’attinds, t’attinds, t’attinds… Et un matin, hop ! Un paquet dans ma boîte aux lettres ! C’est la maquette !
Alors, bien sûr, il y a des allers-retours : un passage trop complexe à illustrer, un décor qui ne change pas assez… Hop ! On retravaille le texte, zou, on refait l’illu…
- Est-ce que ça t’arrive d’être déçue ?
- Pour sûr, mon poussin, parfois, c’est comme dans la vie, ce n’est pas toujours comme on avait rêvé…
- Comment as-tu tes idées ?
- Je crois que ce n’est pas moi qui ai les idées, petit scarabée, ce sont les idées qui me tombent dessus ! Ca ressemble à une pirouette, mais c’est assez vrai : je me contente de rester disponible à ce qui se passe, ce qui se dit. C’est noté dans un coin de ma tête, ou sur un des nombreux petits carnets que je trimballe et que je perds avec une belle régularité. Et puis, hop ! Ayé ! Je tiens une idée, elle me semble sympathique. C’est le moment de travailler. Là, je cogite, j’élabore, je me pose des questions : Qu’est-ce que je veux dire ? Quel est le problème du héros ? Va-t-il le résoudre ou pas ? Qu’aura-t-il appris ? Pourquoi le choix d’une héros humain, animal ? Qu’est-ce qui va traverser la tête de mon petit lecteur ?... Voilà, Je m’assois, j’écris. Ca peut durer deux heures ou 6 mois. Il peut y avoir une seule version ou dix, tout peut s’arrêter, tout peut bifurquer… Dans ces cas, l’éditeur est précieux, il relance, il explore, il interroge…
- Combien tu gagnes ?
- En règle générale, l’auteur touche entre 2 et 3,5% du prix du livre, avec, en général, pas toujours un à-valoir (env 800 euros pour un album). Je sais, c’est peu… c’est pô juste !
- Quel est le moment que tu préfères ?
- C'est exactement comme quand on va avoir un bébé : il y a plusieurs bons moments, ma chapougnette : il y a le moment où j'ai l'IDEE ! Ca c'est bon ! C'est le test de grossesse, tu vois ! Et puis, il y a la première écho : le premier dessin qui arrive sur mon ordinateur, pour m'allécher, pour bien me faire prendre conscience qu'il va vraiment exister, ce petit ! Et puis, l'instant où j'ouvre le paquet : je découvre la maquette ! Hooo ! Comme il est mignon ! Il ressemble bien à son tonton, à son pépère....
- Et qu'est-ce que tu n'aimes pas ?
- Ben.... Rien, mon lapin !
- Est-ce que tu as toujours écrit ?
- J’ai surtout toujours beaucoup lu ! Ecrire, c’est comme lire, ça me fait voyager, ça me fait rêver, ma bichounette !
D’autres questions ?
Une intervention en classe : immersion totale
Je suis sûre que tous les soirs, avant de vous endormir, vous vous demandez : « Mais comment donc que c’est-ti, quand un auteur vient dans une classe ? ». Si. Vous vous le demandez.
Eh bien, c’est tout simple.
Il faut CROIRE.
L’auteur doit croire que son intervention va aider les enfants à entrer avec naturel dans le Cercle Merveilleux Des Lecteurs, il doit croire que la rencontre d'un enfant avec un être de chair et de sang qui écrit va désacraliser le Livre et en faire un objet de proximité, une entité éminemment fréquentable parce que banale, sans danger. Il doit croire que l’envie, le plaisir, le désir de lire, d’entrer de plain- pied dans une histoire et de s’y pelotonner se communiquent.
Le maître doit CROIRE aussi. Qu’assurer un amont et un aval va graver dans les petites têtes tout un tas de compétences, d’envies, d’enthousiasmes, de fiertés, de créativités… Que l’échange va laisser une trace qui maintiendra pour longtemps l’enfant dans la complicité avec le langage écrit, avec le langage tout court, avec l’envie d’apprendre.
Les enfants doivent CROIRE aussi. Qu’on vient pour eux, pour les fêter et les honorer. Que l’attention est réciproque, que ça va être super chouette de rencontrer une vedette (oui, une vedette : Britney Spears et moi, on fait un peu le même métier). A la fin de la matinée, la vedette ne sera plus une vedette mais La-Kiki-qui-nous- a raconté-qu’elle-avait- peur- des -pigeons –alors- que- les pigeons- c’est –même- pas- méchant, la Kiki qui invente des histoires parce que c’est trop bien, les histoires.
On y croit, vous dis-je.
Alors, j’entre dans la classe. Ils sont installés, préparés par la maîtresse, un peu excités. Je demande : « Vous savez qui je suis ? » La réponse fuse : Christinenaummannvillemin. En un seul mot.
- Et vous savez pourquoi je suis là ?
Là, les réponses sont variées, selon la préparation du maître ou de la maîtresse, selon le projet qui a motivé ma visite.
- Pour nous lire des livres.
- Parce que tu écris des histoires.
- Parce que t’es la princesse coquette.
- Pour nous raconter comment tu fais des livres.
- Pour écrire une histoire avec nous.
Parfois, souvent, quelques phrases moins attendues, mais tout aussi pertinentes :
- Parce que tu sens bon.
- Ouf, ça va, t’es pas une géante.
- Parce que tu sais super bien écrire tous les mots.
- Parce que tu nous aimes bien.
- Parce que t’es la copine de la maîtresse.
- Parce que je t’ai vue à la cantine.
- Parce que c’est toi qui fais Dora l’exploratrice.
Je m‘installe, chacun à sa place, moi sur une petite chaise, eux assis sur le sol. Je raconte. Je lis un de mes textes, je raconte une anecdote, je montre des brouillons, des maquettes, je commence à inventer, à écrire. Ils embrayent. Ils posent des questions « Tu connais Bob l’éponge ? Il est gentil ? », « Pourquoi t’es rigolote ? », « Où il est, ton papa ? », « Tu me donnes ton bracelet ? », « Comment tu fais pour bien tracer les lettres comme ça, dans les livres ? »… Ca dépend.
A mesure que le récit avance, un mouvement s’amorce. Discret, au début. Une petite fesse qui se rapproche, une mimine qui tâte mon pull. Puis le phénomène se généralise : en quelques instants, je suis tripotée, tripatouillée, recoiffée, commentée (« Ho, la la, t’en as des poils dans ton nez ! », « T’es beeeeeelle », « Pourquoi c’est tout mou, là ? »). On me grimpe sur les genoux, on me caresse l’oreille, on écoute ma montre, on lisse mes joues. C’est un métier physique. Faut pas être effrayé par les fluides corporels, les odeurs, on va au contact, petit filet de morve, restant de chocolat du petit déj, miniprouts furtifs et légère odeur de caca sont notre lot quotidien, aux instits et moi…
Je leur dis mes vérités, mes petites histoires : le personnage de Nina existe, c’est la fille de mon amie, accro à sa tétine. Je l’imite, je chante (vous voyez que je suis Britney Spears !). Je raconte les dédicaces : celle-là, c’est pour Salomé. Salomé qui s’est plantée un matin devant moi et qui m’a dit « Kiki, je suis pas contente après toi ! Tu as écrit une histoire pour ma sœur et pas pour moi. Je lui ai répondu « Ho, ma petite Mémé, tu veux une histoire rien que pour toi ? » Alors, voilà, j’ai écrit « Salomé veut une histoire ». Je lui ai évidemment dédicacé le livre. J’ai mis son nom de famille parce qu’elle tenait vraiment à ce que sa maîtresse sache que le livre était pour elle… Je montre des curiosités « Regardez, là, page 2, c’est moi qui suis dessinée… Regard ahuri des petiots ! Oui, c’est elle, elle a le même collier !)
Ca coule tout seul. Il faut cependant gérer le temps : l’attention se relâche, la fatigue arrive, ils ont besoin de bouger. Concertation avec le prof ; on va changer d’activité.
Ils m’ont préparé une surprise : un petit jeu (je dois retrouver des images de mes histoires), écrit un livre « à la manière de », fait des dessins, appris une chanson, une poésie. C’est à leur tour de m’apporter quelque chose. A mon tour, d’écouter, de m’extasier, de remercier.
Et puis, je signe une affiche, je fais une dédicace à la classe, j’offre un livre, on échange nos mails, on fait des photos, comme une rencontre de vacances qu’on aimerait prolonger. On se promet de rester en contact. Il y en a un qui se lance : il vient me faire un bisou « Au revoir, Christinenaumannvillemin ». Et c’est le rush. 26 paires de bises. Je pars, lonesome cowboy, dans ma kikimobile, un peu en hyperventilation, vidée. C’était bien.
Eh bien, c’est tout simple.
Il faut CROIRE.
L’auteur doit croire que son intervention va aider les enfants à entrer avec naturel dans le Cercle Merveilleux Des Lecteurs, il doit croire que la rencontre d'un enfant avec un être de chair et de sang qui écrit va désacraliser le Livre et en faire un objet de proximité, une entité éminemment fréquentable parce que banale, sans danger. Il doit croire que l’envie, le plaisir, le désir de lire, d’entrer de plain- pied dans une histoire et de s’y pelotonner se communiquent.
Le maître doit CROIRE aussi. Qu’assurer un amont et un aval va graver dans les petites têtes tout un tas de compétences, d’envies, d’enthousiasmes, de fiertés, de créativités… Que l’échange va laisser une trace qui maintiendra pour longtemps l’enfant dans la complicité avec le langage écrit, avec le langage tout court, avec l’envie d’apprendre.
Les enfants doivent CROIRE aussi. Qu’on vient pour eux, pour les fêter et les honorer. Que l’attention est réciproque, que ça va être super chouette de rencontrer une vedette (oui, une vedette : Britney Spears et moi, on fait un peu le même métier). A la fin de la matinée, la vedette ne sera plus une vedette mais La-Kiki-qui-nous- a raconté-qu’elle-avait- peur- des -pigeons –alors- que- les pigeons- c’est –même- pas- méchant, la Kiki qui invente des histoires parce que c’est trop bien, les histoires.
On y croit, vous dis-je.
Alors, j’entre dans la classe. Ils sont installés, préparés par la maîtresse, un peu excités. Je demande : « Vous savez qui je suis ? » La réponse fuse : Christinenaummannvillemin. En un seul mot.
- Et vous savez pourquoi je suis là ?
Là, les réponses sont variées, selon la préparation du maître ou de la maîtresse, selon le projet qui a motivé ma visite.
- Pour nous lire des livres.
- Parce que tu écris des histoires.
- Parce que t’es la princesse coquette.
- Pour nous raconter comment tu fais des livres.
- Pour écrire une histoire avec nous.
Parfois, souvent, quelques phrases moins attendues, mais tout aussi pertinentes :
- Parce que tu sens bon.
- Ouf, ça va, t’es pas une géante.
- Parce que tu sais super bien écrire tous les mots.
- Parce que tu nous aimes bien.
- Parce que t’es la copine de la maîtresse.
- Parce que je t’ai vue à la cantine.
- Parce que c’est toi qui fais Dora l’exploratrice.
Je m‘installe, chacun à sa place, moi sur une petite chaise, eux assis sur le sol. Je raconte. Je lis un de mes textes, je raconte une anecdote, je montre des brouillons, des maquettes, je commence à inventer, à écrire. Ils embrayent. Ils posent des questions « Tu connais Bob l’éponge ? Il est gentil ? », « Pourquoi t’es rigolote ? », « Où il est, ton papa ? », « Tu me donnes ton bracelet ? », « Comment tu fais pour bien tracer les lettres comme ça, dans les livres ? »… Ca dépend.
A mesure que le récit avance, un mouvement s’amorce. Discret, au début. Une petite fesse qui se rapproche, une mimine qui tâte mon pull. Puis le phénomène se généralise : en quelques instants, je suis tripotée, tripatouillée, recoiffée, commentée (« Ho, la la, t’en as des poils dans ton nez ! », « T’es beeeeeelle », « Pourquoi c’est tout mou, là ? »). On me grimpe sur les genoux, on me caresse l’oreille, on écoute ma montre, on lisse mes joues. C’est un métier physique. Faut pas être effrayé par les fluides corporels, les odeurs, on va au contact, petit filet de morve, restant de chocolat du petit déj, miniprouts furtifs et légère odeur de caca sont notre lot quotidien, aux instits et moi…
Je leur dis mes vérités, mes petites histoires : le personnage de Nina existe, c’est la fille de mon amie, accro à sa tétine. Je l’imite, je chante (vous voyez que je suis Britney Spears !). Je raconte les dédicaces : celle-là, c’est pour Salomé. Salomé qui s’est plantée un matin devant moi et qui m’a dit « Kiki, je suis pas contente après toi ! Tu as écrit une histoire pour ma sœur et pas pour moi. Je lui ai répondu « Ho, ma petite Mémé, tu veux une histoire rien que pour toi ? » Alors, voilà, j’ai écrit « Salomé veut une histoire ». Je lui ai évidemment dédicacé le livre. J’ai mis son nom de famille parce qu’elle tenait vraiment à ce que sa maîtresse sache que le livre était pour elle… Je montre des curiosités « Regardez, là, page 2, c’est moi qui suis dessinée… Regard ahuri des petiots ! Oui, c’est elle, elle a le même collier !)
Ca coule tout seul. Il faut cependant gérer le temps : l’attention se relâche, la fatigue arrive, ils ont besoin de bouger. Concertation avec le prof ; on va changer d’activité.
Ils m’ont préparé une surprise : un petit jeu (je dois retrouver des images de mes histoires), écrit un livre « à la manière de », fait des dessins, appris une chanson, une poésie. C’est à leur tour de m’apporter quelque chose. A mon tour, d’écouter, de m’extasier, de remercier.
Et puis, je signe une affiche, je fais une dédicace à la classe, j’offre un livre, on échange nos mails, on fait des photos, comme une rencontre de vacances qu’on aimerait prolonger. On se promet de rester en contact. Il y en a un qui se lance : il vient me faire un bisou « Au revoir, Christinenaumannvillemin ». Et c’est le rush. 26 paires de bises. Je pars, lonesome cowboy, dans ma kikimobile, un peu en hyperventilation, vidée. C’était bien.
dimanche 29 août 2010
François et le temps
A paraître dans la collection automne-hiver (j'adore me la jouer "John Galliano et Cie") : "François et le temps".
C'est le fruit d'une vraie rencontre, pour la première fois de ma vie, j'avais un interlocuteur dès la conception. Un échange. Un dialogue. Un beau moment. Une réflexion sur le temps qui passe, parfois trop vite, hélàs, parfois si lentement... Dans un moment qui passait trop vite, vraiment trop vite... Illustré par "un grand", un illustrateur qui est porté, transporté. Une surprise pour moi, qui découvre les illustrations comme une quidam (e ?), comme une fan...
Message de l'éditeur :
François et le temps (Mise en vente le 14 octobre)
Texte de Christine Naumann-Villemin
Illustrations de Svjetlan Junakovic
Une montre ne fait pas passer le temps plus vite, mais au moins elle permet de mesurer tous ces moments longs et ennuyeux du quotidien d’un jeune garçon… C’est ce que François va découvrir le jour de son anniversaire. Mais comment faire quand la montre casse ? Eh bien, on la porte chez le réparateur ! Et si on a beaucoup de chance, le réparateur en question vous prête une autre montre, un peu magique, celle-là… Chance ? Vous avez dit chance ? Mais où est passé le temps ?!
A partir de 3/4 ans 32 pages, 270 x 245, 13 € iteur :
C'est le fruit d'une vraie rencontre, pour la première fois de ma vie, j'avais un interlocuteur dès la conception. Un échange. Un dialogue. Un beau moment. Une réflexion sur le temps qui passe, parfois trop vite, hélàs, parfois si lentement... Dans un moment qui passait trop vite, vraiment trop vite... Illustré par "un grand", un illustrateur qui est porté, transporté. Une surprise pour moi, qui découvre les illustrations comme une quidam (e ?), comme une fan...
Message de l'éditeur :
François et le temps (Mise en vente le 14 octobre)
Texte de Christine Naumann-Villemin
Illustrations de Svjetlan Junakovic
Une montre ne fait pas passer le temps plus vite, mais au moins elle permet de mesurer tous ces moments longs et ennuyeux du quotidien d’un jeune garçon… C’est ce que François va découvrir le jour de son anniversaire. Mais comment faire quand la montre casse ? Eh bien, on la porte chez le réparateur ! Et si on a beaucoup de chance, le réparateur en question vous prête une autre montre, un peu magique, celle-là… Chance ? Vous avez dit chance ? Mais où est passé le temps ?!
A partir de 3/4 ans 32 pages, 270 x 245, 13 € iteur :
samedi 28 août 2010
Comment me joindre ?
Je suis membre de la "Charte des auteurs et illustrateurs de jeunesse".
ici :
http://repertoire.la-charte.fr/repertoire/i562-christine-naumannvillemin
Pour me joindre, c'est vraiment pas compliqué !
ici :
http://repertoire.la-charte.fr/repertoire/i562-christine-naumannvillemin
Pour me joindre, c'est vraiment pas compliqué !
L'enterrement
Avec un titre comme ça, c'est sûr, le lecteur ne se trompe pas de sujet.
Mais je ne voulais pas faire un livre triste sur la mort. En fait, mon challenge était de provoquer des sensations agréables, voire d'arracher un sourire au lecteur.
Je ne me suis pas gênée pour y mettre des éléments autobiographiques : ça me faisait tellement plaisir de rendre hommage à ma grand-mère chérie !
Présentation de l'éditeur : Enterrement (L') (Mise en vente le 23 septembre)
Texte de Christine Naumann-Villemin
Illustrations de Elsa Oriol
Maman est triste. Très triste. Elle a perdu sa grand-mère et nous allons tous à l’enterrement. En chemin, dans la voiture, elle se met à nous “raconter” Mémère, à nous parler de son enfance, de sa merveilleuse grand-mère, mon arrière-grand-mère… Au fil des souvenirs, son chagrin se transforme…
A partir de 5 ans 40 pages, 235 x 295 14 €
Mais je ne voulais pas faire un livre triste sur la mort. En fait, mon challenge était de provoquer des sensations agréables, voire d'arracher un sourire au lecteur.
Je ne me suis pas gênée pour y mettre des éléments autobiographiques : ça me faisait tellement plaisir de rendre hommage à ma grand-mère chérie !
Présentation de l'éditeur : Enterrement (L') (Mise en vente le 23 septembre)
Texte de Christine Naumann-Villemin
Illustrations de Elsa Oriol
Maman est triste. Très triste. Elle a perdu sa grand-mère et nous allons tous à l’enterrement. En chemin, dans la voiture, elle se met à nous “raconter” Mémère, à nous parler de son enfance, de sa merveilleuse grand-mère, mon arrière-grand-mère… Au fil des souvenirs, son chagrin se transforme…
A partir de 5 ans 40 pages, 235 x 295 14 €
Inscription à :
Articles (Atom)
Les titres auxquels vous avez échappé : - Une autrice en prison - la Christine embastillée (ne cherchez p...
-
Ma comparse, Marianne Barcilon , m'a appris à dessiner certains de nos personnages fétiches. Et surtout, elle m'a montré comment ap...
-
Vous le connaissez, le meilleur salon de littérature jeunesse du Monde ? (ou presque) Je vous laisse réfléchir. Ayé ? Rooo, c'est to...
-
Ainsi que je l'ai déjà dit, il y a plusieurs moments festifs dans la genèse d'un livre. Il y a le premier effet Kiss kool, c'est...