Ca me pose souci parce que je ne suis pas éditrice. Le fait que j'écrive ne fait pas de moi une bonne éditrice. J'ai bien du mal à critiquer mes propres textes et, au moment de cliquer sur "envoyer" à l'éditeur, en général, ma tête , c'est à peu près ça :
Mais bon, je peux tout de même livrer quelques trucs que mes collègues auteurs pourront probablement valider :
- J'ai maintenant intégré les "normes" de l'édition. En gros, je sais si je suis en train d'écrire un album, pour quelle tranche d'âge, un roman, avec le nombre de signes approximatif... Ca n'a l'air de rien mais c'est très important. Le choix du vocabulaire, des structures de phrases, de la longueur du texte se fait à mesure de l'écriture, c'est très difficile de transformer un texte long et complexe en album pour les 3/5 ans. Or, souvent, les personnes qui m'envoient leurs histoires n'y ont pas vraiment réfléchi et donc, leurs textes sont "incasables " pour un éditeur. En plus, dans les grandes maisons d'édition, chacun a son domaine : albums, premiers romans etc... Ce genre de texte a du mal à atterrir sur le bon bureau. Donc, petit conseil : sachez ce que vous écrivez et pour quel public.
S'il s'agit d'un album :
- penser à la longueur : ca doit être court ! (méfiance : plus c'est court, plus l'exercice est complexe, on doit condenser au max et ne pas céder au plaisir de ses propres mots !)
- Plantez la présentation en quelques phrases. Une présentation trop longue n'est pas de bon augure, si c'est trop compliqué, la situation n'est pas forcément bien choisie.
- Quel est le problème du héros ? (le héros a toujours un problème)
- Va-t-il réussir à le résoudre ? (oui ou non : si oui, comment, si non, pourquoi ? seul ? avec de l'aide ? Il ne doit pas rester passif, la solution ne doit pas venir d'autrui, sinon, il est spectateur, pas héros)
- Que va-t-il apprendre ? (s'il n'apprend rien, quel est l'intérêt de l'histoire ?)
- Supprimer tout ce qui n'est pas indispensable à l'histoire : ce n'est pas un roman. L'album est un genre particulier, on reste focalisé.
- Penser à l'illustration : ne pas tout situer dans un même lieu par ex pour ne pas lasser l'enfant (et l'illustrateur !)
- Accepter d'effacer des paragraphes entiers qu'on trouvait très sympas, marrants, poétiques s'il s'avère qu'ils ne sont pas indispensables (ça fait maaaaal !)
Si c'est un roman :
- Ben, à peu près pareil, mais penser à faire des chapitres. Là, vous pouvez vous lâcher dans les personnages secondaires (un peu !). Restez quand même groupir !
- Accepter de renoncer à une histoire. Elle n'est pas perdue. la personnalité du héros refera peut-être surface dans un autre texte, le contexte se retrouvera dans un autre album, la problématique sera traitée autrement. Sinon, elle tombera dans les limbes à tout jamais, c'est le jeu... (j'en ai fait un roman : "La fin de l'histoire"). Se dire qu'on n'est pas ses histoires, abandonner tout ego dans ce domaine, sinon, on est foutu (tant de refus, tant d'échecs, tant de pages blanches, il faut savoir accueillir les petites joies comme des grandes).
Voilà ! Ca vous parle ?
Bon travail !